Présenté le 5 mars 2018 par Muriel Pénicaud, ministre du Travail, le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel s’impose comme une profonde réforme de la formation professionnelle.

Son objectif : renforcer l’autonomie des salariés face à la formation continue, mais aussi anticiper les évolutions technologiques et sectorielles du marché du travail.

Découvrez les 3 principaux impacts de la réforme de la formation professionnelle sur vos recrutements.

Vers une nouvelle définition de la formation professionnelle

Le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel s’organise autour de 3 thématiques distinctes : la formation professionnelle, l’assurance chômage et l’apprentissage. Et c’est bien le premier volet qui devra vous amener à faire évoluer vos méthodes de recrutement. L’importance accrue de la formation au cours de la vie professionnelle doit être prise en compte dès les premières étapes d’une embauche.

Cette réforme de la formation professionnelle répond directement aux mutations digitales et humaines du marché du travail. L’automatisation croissante de nombreux métiers, mais aussi l’apparition de nouveaux secteurs d’activité et de nouveaux départements au sein des entreprises doivent amener les recruteurs à sélectionner les profils différemment.

Aux acquis professionnels trop réducteurs, vous devrez ainsi privilégier des capacités d’adaptation et d’apprentissage. La formation professionnelle ne se conçoit plus comme une action ponctuelle et théorique ; elle se veut désormais concrète, opérationnelle et continue.

Le projet de loi souligne notamment la possibilité, pour les employés, d’être formés en situation de travail : de cette façon, les nouvelles compétences peuvent ainsi être réinvesties immédiatement.

La formation comme levier d’adaptation au nouveau marché du travail

Selon le Baromètre CEGOS de la formation professionnelle, 99 % des salariés interrogés soulignaient l’importance de se former tout au long de sa vie professionnelle.

Les métiers et les postes associés évoluent au gré des progrès technologiques et techniques : désormais, un diplôme n’est plus nécessairement synonyme d’emploi. Les recruteurs s’appuient sur des compétences, plutôt que sur des acquis, pour sélectionner leurs candidats à l’embauche.

C’est pourquoi le projet de loi prévoit 4 grands objectifs pour la formation professionnelle :

  • Faciliter l’accès au travail des personnes qui ne disposent pas de qualification professionnelle, ni de contrat de travail, par l’apprentissage et la formation ;
  • Permettre aux travailleurs de s’adapter aux évolutions de leur poste de travail ;
  • Favoriser le maintien de l’emploi en cas de qualification insuffisante face aux évolutions du marché et des entreprises ;
  • Développer la mobilité professionnelle.

Les méthodes des recruteurs devront ainsi s’inscrire dans le cadre de ces 4 objectifs, qui répondent en fait à une seule et même problématique : permettre aux salariés d’évoluer en même temps que leur poste.

Avant même de lancer une campagne de recrutement, posez-vous les bonnes questions : le poste pour lequel je souhaite recruter est-il déjà pourvu ? Et si c’est le cas, le salarié concerné a-t-il déjà bénéficié d’une formation ou d’une qualification pour s’adapter aux nouvelles exigences de ce poste ?

Attention : il ne s’agit bien évidemment pas de choisir entre la formation et le recrutement. L’un et l’autre doivent pouvoir agir en synergie, tout en renforçant les performances de vos collaborateurs et, à terme, celles de l’entreprise.

Des salariés plus autonomes face à la formation professionnelle

Le projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel fait la part belle aux droits des salariés. Ces derniers devraient ainsi disposer d’une application mobile dédiée au compte personnel de formation (CPF), qui leur permettra de consulter leurs droits, mais aussi de s’informer sur les différentes formations agréées et de s’y inscrire. Cette application mobile centralisera enfin le paiement des organismes de formation.

Ce volet du projet de loi traduit parfaitement la philosophie de cette réforme : « Renforcer et accompagner la liberté des individus dans le choix de leur formation ». Il s’inscrit également dans une nouvelle culture de l’entreprise : selon le Baromètre CEGOS de la formation professionnelle (octobre 2017), 65 % des collaborateurs considèrent que la responsabilité de cet impératif de formation est partagée entre l’entreprise et le salarié.

Désormais, l’entreprise n’est plus la seule initiatrice des efforts de formation : les salariés peuvent, et doivent également participer à l’élaboration d’un plan de formation personnalisé, adapté à leurs prérogatives professionnelles.

Le marché du travail évolue, et la formation professionnelle avec lui. Cette dernière fait désormais partie intégrante du parcours professionnel des employés, et n’a plus rien de facultatif.

Vous devez donc l’inclure dans votre processus de recrutement, en adoptant une vision à long terme : il ne s’agit plus d’évaluer les acquis professionnels, mais bien d’identifier les compétences potentielles.

Toolbox recruteur

Delphine Barrel

Écrit par : Delphine Barrel

Experte du Sourcing Digital, Delphine évolue depuis près de 10 ans dans la sphère RH. En 2008, elle rejoint OpenSourcing. Elle y développe ses connaissances et son expertise du recrutement digital en mettant en place la formation des nouveaux sourceurs de l’équipe mais également en évangélisant les recruteurs par le biais de ses articles publiés sur le blog d’OpenSourcing Delphine cherche à accompagner les recruteurs vers le succès de leurs recrutements.

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